À
propos de : |
Une
saison à Cadix |
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Il
y a dans Une saison à Cadix, dessiné légèrement,
sous l'âpre Espagne, dans des vapeurs matinales, un arrière-pays
sentimental et moral d'où ce coureur d'aventures n'est parti
que pour y revenir ; la nostalgie d'une jeunesse « empêtrée,
provinciale et sotte », dans cette Bayonne, sur les rives
de l'Adour, où il convoque, pour la fête des retrouvailles,
ses illusions perdues, l'image de tendres parents, une patrie disparue,
celle d'Aliénor d'Aquitaine et du Prince Noir cher à
Nerval, un roi, enfin, qui ne peut être, pour cet anarchiste
orphelin de la royauté garante, dans l'ordre des bons plaisirs
individuels, que son compatriote, un prince Bernadotte, que les
anges proclament roi de France et de Suède. |
Philippe
SÉNART |
Le
Figaro, 9 janvier 1997 |
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Rien,
dans ce livre caracolant, qui ne retienne et n'attache. Le style,
l'humour, le panache. Et une tendresse qui ne s'avoue pas, mais
qui affleure sous le sarcasme. Celle d'un aristocrate de l'esprit.
Profitons-en vite, l'espèce est menacée de disparition. |
P.L.
MOUDENC |
Rivarol,
7 février 1997 |
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Ce
« journal amoureux » et tendrement désenchanté
des années 60, léger comme Semelles de vent
(pour reprendre un des meilleurs titres de l'auteur), où
l'autodérision tempère les imprécations d'un
esprit rebelle au « politiquement correct », pour composer
un cocktail des plus décapants, digne des éloges que
lui ont décernés Edgar Morin et quelques autres. |
Philippe
NOURRY |
Le
Point, 15 février 1997 |
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Ce
journal est d'un homme libre. Libre devant les intimidations du
siècle comme devant celles des mantes religieuses et des
benêts pâmés. Libre comme on a désappris
à l'être aujourd'hui, en esprit fort et en vivant magnifique.
Jacques d'Arribehaude défie et nargue. Il contredit en sauvage
et il jubile en hédoniste, irrégulier et insoumis,
se moquant des prudences opportunistes en polémiste de race,
le carquois plein de flèches qu'il lance en archer virtuose.
Ses colères sont les fougues de sa sagesse et ses jeux de
massacre les éclats de son désenchantement. |
Pol
VANDROMME |
Le
Nouveau Courrier, 20 février 1997 |
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Ce
dédain révoltant de l'humanité entière
obligerait à limiter l'éloge de ce journal, amoureux
par antiphrase, si tant de virulence n'exprimait le désarroi
d'une tendresse sans emploi. Invectives, compassion et liberté
d'esprit donnent à ce livre crépitant d'un aventurier
réprimé une originalité remarquable, à
ne pas laisser passer. |
Éric
DESCHODT |
Valeurs
Actuelles, 15 mars 1997 |
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De
Cadix au quartier latin, où se termine ce journal, on est
sous l'emprise de cette écriture acérée à
la franchise parfois brutale qui fait de ce livre un document précieux
sur une génération qui a été flouée
par l'après-guerre. Mais là, on aurait pu s'attendre
à quelque rancur légitime, on est ébloui
par ce détachement aristocratique, cette fierté un
peu hautaine digne d'un hidalgo. |
Marc
LAUDELOUT |
Polémique,
23 janvier 1997 |
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Qu'est-ce
qu'être « de droite » pour Jacques d'Arribehaude
? C'est se jeter éperdument, dramatiquement, à la
poursuite du bonheur tout en sachant que celui-ci est à jamais
inaccessible (et l'inaccessible petite servante espagnole qui le
personnifie lui inspire ses pages les plus belles, les plus déchirantes).
C'est aussi courir le monde tout en gardant la nostalgie du paradis
perdu d'une radieuse enfance basque. C'est encore obéir naturellement,
immédiatement, aux injonctions de l'honneur - l'auteur s'est
engagé à seize ou dix-sept ans dans la France Libre
-, mais rejeter avec dégoût les dividendes et les profits
de cet engagement. C'est enfin avoir des convictions ancrées
dans le fond des âges, mais nulle certitude. |
Michel
MARMIN |
Éléments,
juillet 1997 |
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À
propos de : |
L'encre
du salut |
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Ce
qui fait la réussite de ce journal, c'est la parfaite maîtrise
du style, délié et nerveux à la fois, en parfaite
adéquation avec ce genre d'écrit intime. |
Marc
LAUDELOUT |
Polémique,
11 septembre 1997 |
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Lorsque
Jacques d'Arribehaude se libère de ses hantises, l'irrégulier
bondit sur les pages, les griffe d'un poinçon meurtrier avec
une force à tout casser. Que l'on soit d'accord, ou non,
avec l'insurgé, on admire la hardiesse de sa pensée
et la sauvagerie de sa manière. Un fauve en liberté,
dans l'époque des animaux domestiques et des littérateurs
anémiques, quelle surprise et quel bonheur !... |
Pol
VANDROMME |
Le
Nouveau Courrier, 30 octobre 1997 |
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La
gravité et la profondeur du propos de Jacques d'Arribehaude
sont soutenues par un style qui, dans son éblouissante continuité,
allie la légèreté et l'épaisseur : légèreté
d'un pauvre petit animal humain, fétu ballotté au
vent de l'histoire et au gré des tempêtes du cur,
mais aussi épaisseur de sa pitoyable carcasse transpercée
par le fer rouge de la douleur - légèreté de
son âme enfin délivrée de ses démons
au terme de son accomplissement, mais aussi épaisseur de
ses indéracinables regrets, tels ceux submergeant Énée
lors de sa rencontre avec Didon aux enfers... |
Michel
MARMIN |
Éléments,
novembre 1997 |
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On
aurait tort de s'y méprendre : les aventures amoureuses,
si elles occupent une large place, ne constituent pas l'unique substance
de ce journal. Le charme qui en émane tient moins au récit
de ses liaisons qu'à la personnalité de son auteur.
À sa vision des êtres et des choses, des événements
qu'il traverse, toujours soucieux de préserver sa liberté
de jugement. Jacques d'Arribehaude appartient, à l'évidence,
à cette aristocratie de l'esprit qui dérange précisément
parce qu'elle échappe à toute espèce de classification. |
P.L.
MOUDENC |
Rivarol,
9 janvier 1998 |
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Le
journal de Jacques d'Arribehaude a des chances d'être en cette
fin de siècle un nouveau journal de Léautaud, non
plus seulement celui des potins, ponctué de cris de rage,
mais le compte-rendu mélancolique du naufrage de notre civilisation.
C'est comme un rocher que d'Arribehaude, porteur d'un héritage
de marins et contrebandiers basques, jette dans la tourmente son
ancre de salut, mais il écrit L'encre de salut, sublime
jeu de mots ! Le salut n'est pas seulement celui de la femme idéale,
qu'il n'a cessé de chercher et à laquelle il a enfin
amarré son esquif, c'est l'écriture où il s'est
donné le plaisir solitaire de converser avec les fantômes,
à travers lesquels il a traqué une identité
longtemps hasardeuse. |
Philippe
SÉNART |
Le
Figaro, 15 janvier 1998 |
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Aucune
complaisance dans ces pages, mais bien plutôt une succession
d'étonnements et d'admirations. L'amateur véritable
sait se contenter d'un sourire. Cette Anglaise a beau avoir l'air
épris de son compagnon, elle n'en adresse pas moins à
l'auteur un sourire. Et cette jeune Arabe somptueuse, toute de noir
vêtue, saura éblouir notre homme et son lecteur pour
la journée. |
Olivier
BARROT |
Un
livre, un jour (France 3), 11 février 1998 |
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À
propos de : |
Complainte
mandingue |
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Le
mélange des voix de Céline et de Larbaud donne à
ce journal son étrange et très envoûtante musique. |
Philippe
SÉNART |
Le
Figaro, 17 juin 1999 |
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D'Arribehaude
éclate d'un rire intolérable aux bigots de toutes
factions, rossignol moqueur des carnages et de soi-même. Autant
dire que les gens sérieux, pions, dames d'uvre, Saintes-Nitouches-toujours-vierges
ne pigeront que pouic à l'insolente liberté de cet
aristocrate démystificateur. À l'irrégulier
qui dit merde aux troupeaux ! Verbaliser le Verbe, c'est toute l'affaire,
toujours. Infraction ? Sanction... Censure... Silence. Ça
tombe bien, les basques naissent contrebandiers. Jacques d'Arribehaude
trafique de la littérature pendant que les truqueurs la trafiquent.
Les douaniers auront beau déployer leur zèle d'oiseaux
de mauvais augure, ils ne les auront pas vivants, nu lui, ni elle.
On continuera longtemps à se passer les volumes du journal
au besoin, en samizdat. |
Rémi
SOULIÉ |
Le
Bulletin célinien, juin 1999 (« Jacques d'Arribehaude
de Meudon à Cochons-sur-Marne ») |
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Fidèle
en amitié, vénérant ses parents, attaché
viscéralement à son Pays Basque natal, épris
de vraie culture, il incarne ce que les démocrates de tout
poil ont toujours eu en horreur : le sens aristocratique qui se
défie des engouements imbéciles de la masse. |
P.L.
MOUDENC |
Rivarol,
23 juillet 1999 (« Un cur mis à nu ») |
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Le
lecteur fera une salutaire cure d'anarchisme aristocratique, il
respirera l'air des hauteurs, et il pendra une non moins salubre
leçon de français. Car se peut-il, aujourd'hui, rencontrer
plus supérieurement français que cet écrivain
au cur stendhalien, aux réactions épidermiques
flaubertiennes et aux idées solidement balzaciennes ? |
Michel
MARMIN |
Éléments,
novembre 1999 |
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À
propos de : |
Un
Français libre |
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Libre,
Jacques d'Arribehaude l'est comme on dit d'un électron. À
savoir qu'il serait malaisé de le ranger dans quelque clan
ou coterie. Engagé à dix-sept ans dans la Résistance,
la vraie, celle où l'on côtoyait quotidiennement la
mort, il aurait pu, comme tant d'autres, qui risquèrent pourtant
moins gros, en tirer bénéfice. Seulement cet aristocrate
qui a le sens de l'honneur chevillé au cur n'était
pas prêt à cautionner les bassesses et les vilenies.
Encore moins les trahisons. Ainsi sa vie durant et dans tous les
domaines... Rien de médiocre chez lui, mais du panache, à
commencer par celui du style. Jacques d'Arribehaude appartient à
la catégorie des paladins de la littérature. Rien
d'étonnant si les médiocres les ignorent, faute de
pouvoir s'élever à leur niveau. |
P.L.
MOUDENC |
Rivarol,
22 décembre 2000 (« Du côté des méconnus
») |
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À
le lire, la joie vous étreindra, je l'espère, de savoir
qu'il existe encore des hommes de cette trempe, de ces hussards
de tradition nullement honteux, heureux et pleins de talent... Près
de 900 pages de révolte saine et gaie contre toutes les impostures
modernes, celles issues des Lumières et surtout toutes les
supercheries de l'après-guerre dont Jacques d'Arribehaude
fut le témoin lucide depuis le début : il s'était
à 17 ans engagé dans les Forces Françaises
Libres. Seulement, voilà, il est resté rebelle jusqu'au
bout des ongles, le regard clair, droit dans ses bottes. Privilège
inestimable ! |
Patrick
CANNAVAN |
Terre
et Peuple, décembre 2000 |
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Qu'aimez-vous,
l'art ou la vie ? C'est la question posée à Jacques
d'Arribehaude. Son journal ne fait qu'y répondre... Rêver
sa vie, la recréer par l'art. C'est la vraie vie, la seule
digne d'être vécue. Le journal où il a réfugié
son rêve lui en tient lieu... Jacques d'Arribehaude appartient
à cette génération de l'après-guerre
qui a préféré à des engagements dérisoires
et à des services inutile la fuite esthétique... Il
n'a jamais cessé d'entretenir, au péril de ses navigations
incertaines, le feu allumé par les génies tutélaires
de sa vieille race. |
Philippe
SÉNART |
Le
Figaro, 28 décembre 2000 |
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Le
titre sonne moins comme un coup de clairon que comme une provocation.
Se dire français et afficher sa liberté, voilà
peut-être la dernière révolte possible en cette
fin de siècle. Car, pour être libre, cet ancien de
la France Libre l'est à un degré insurpassable. Son
journal couvre les années 1960-68, ces années décisives
qui ont vu la civilisation française et la civilisation tout
court basculer dans les abysses de la bêtise et de l'imbécillité
- catastrophe dont d'Arribehaude aura été le témoin
inconsolé... |
Michel
MARMIN |
Le
Bulletin célinien, décembre 2000 |
|
Le
narrateur sait que l'émotion est au centre de tout, et il
la fait naître avec le savoir qui lui est propre, au rythme
de son alchimie secrète. Dans la quête amoureuse, le
fourmillement et la dynamique de la vie, Jacques d'Arribehaude met
à jour la recherche du sens, la raison d'être (implicite)
d'une liberté qui se nourrit de tout, ne pactise devant rien,
et se révèle étroitement liée à
deux exigences insistantes : d'abord le goût des voyages et
des expérimentations intenses, ensuite la volonté
de transformer un « chaos » intime en étoile
qui danse (Nietzsche) où il s'agit de vivre et d'écrire
ce que l'on vit, de réussir cette osmose, de justifier d'une
manière indiscutable, flamboyante, mille aventures, et tout
autant de tentatives et d'errances. C'est l'impatience de l'artiste
né devant la laideur, l'interrogation de l'homme d'instinct
et de sensation sur la fermeté dans l'action, l'évocation,
sous tous leurs aspects, des mornes contraintes d'une époque
vide de toute perspective exaltante, la solitude de l'homme libre...
Livre précieux, unique, témoignage, comme une flamme,
d'un certain esprit français. |
François
RICHARD |
Éléments,
mars 2001 |
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Grand
voyageur, ethnologue, cinéaste, artiste par-dessus tout,
Jacques d'Arribehaude considère la générosité
comme la plus grande qualité que l'on puisse trouver chez
un être humain... Émule de Don Quichotte, il est adolescent
lorsque l'armée allemande envahit la France. Première
rébellion, premières aventures. Après avoir
goûté de la prison, il bourlingue sur les confins d'une
Europe en ruine, rencontre Céline, puis appareille pour l'Afrique...
Pour lui, vie et littérature sont inséparables...
Dans un monde critiqué pour son matérialisme, cet
incorrigible rêveur nous donne une belle leçon de résistance... |
Serge
SANCHEZ |
Imprévu,
avril 2001 |
|
Le
journal de Jacques d'Arribehaude est un émerveillement de
chaque instant. Émerveillement de tact, de charme, de style
et par-dessus tout de naturel. Un naturel délicieux qui ne
cède rien et ne se renie pas. Un paradis, un récit
tissé de mille merveilles qui, chacune à son tour
et à sa place, illustrent et décrivent les ordres
de la vie. Celui de l'esprit, celui du (des) corps, et puis par-dessus
tout, celui de la grâce inspirée, de l'honneur souriant,
de la noble querelle et de la générosité gardienne
féconde des plus hautes libertés. Au milieu de ces
alternatives rapides d'effroi, de déception, de confiance,
de regrets, il ne s'aperçoit pas de la marche du temps. Comme
tous les poètes, les grands. Seule compte, en définitive,
la vie, celle qui précisément figure hors du temps,
pour mieux la vivre mais aussi pour l'écrire à la
lumière d'une étoile, plus étincelante. |
Jean-Charles
PERSONNE |
La
Une, juin 2001 |
|
À
propos de : |
Cher
Picaro |
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Un
livre, on l'aura compris, assez foisonnant pour susciter l'intérêt,
par quelque côté qu'on l'aborde. Témoignage,
et des plus originaux, sur une époque, il révèle
un homme sensible, généreux, fragile et passionné,
doté du sens de l'humour et d'une rare lucidité. Un
écrivain de caractère dont le seul espoir avoué
est de « toucher quelques amis et un tout petit nombre qui
voudra bien (le) comprendre et (le) suivre en se reconnaissant,
peut-être, sur le chemin de ces errances, de ces découvertes
heureuses ou malheureuses, de ce lent apprentissage d'une vie ».
|
P.L.
MOUDENC |
Rivarol,
7 novembre 2003 |
|
(...)
Les tribulations picaresques d'un jeune Européen —
il a entre 26 et 34 ans pendant la période évoquée
— au Tchad, puis en Indochine, constituent la base de ce journal
des années 1950 où Jacques d'Arribehaude, fidèle
à lui-même, laisse errer la plume au fil de son existence
vagabonde, sans jamais s'écarter de la ligne claire d'un
style à la fois concis, vif et aérien, où les
émotions et les sensations jaillissent dans un « ruissellement
de poésie », comme l’a écrit Philippe
Sénart. |
(...)
Cette vitalité, tour à tour magnifiquement accomplie
et terriblement déçue, peut évoquer Cendrars
ou, surtout, Henry Miller dont Jacques d'Arribehaude serait en quelque
sorte le frère français, c'est-à-dire la race
des grands insoumis et des âmes fortes. |
Miguel
DURAN |
Éléments,
décembre 2003 |
|
En
lisant ce journal, qui me semble vraiment être l'écriture
qui convient le mieux à Jacques d'Arribehaude, je suis frappée
par le fait que c'est aussi un film toujours en train d'être
filmé, comme si la plume était aussi une caméra!
Car c'est un journal spécial, journal d'un aventurier, d'un
Picaro, où les images changent tout le temps, où rien
ne les immobilise, ne les fixe, ne les sédentarise. Images
en mouvance incessante. Il s'agit d'une écriture au jour
le jour qui réussit à imposer le narrateur dans ce
qui l'intéresse le plus, la réalisation cinématographique.
Quelque chose d'invisible entraîne les images de cette vie
du Picaro, les fait disparaître, pour d'autres, encore et
encore, sans jamais rien qui stabilise un décor. Passion
de celui qui tient la plume-caméra pour le mouvement, pour,
d'une certaine manière, rester dans une bulle perpétuellement
changeante. À filmer son cinéma sans fin se renouvelant.
|
Alice
GRANGER GUITARD |
Éxigence
littérature, 12 avril 2004 |
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